Coup de gueule
Je suis en colère.
Je ne comprends pas que l'on s'étonne aujourd'hui d'entendre certaines phrases dans les écoles, de lire des appels à la haine sur les réseaux sociaux. Que l'on s'étonne que des enfants aient refusé de respecter la minute de silence.
Ces jeunes répètent ce qu'ils entendent chez eux. Car, oui, y a des gens qui vivent les derniers événements comme des victoires. "Ils l'ont bien cherché", voilà qui résument l'état d'esprit de certains, pas si minoritaires que le disent les médias.
C'est un mouvement de fond qui se développe depuis des années, c'est cela qui me met en colère. Et ce n'est pas seulement la voix de quelques jeunes en manque de repères, manipulés, en quête d'un djihad romantique.
Que de temps perdu, à faire semblant de ne pas entendre. Des lois, soit-disant "liberticides" attendent toujours d'être votées.
En septembre 2001, j'ai été la seule à quitter la table quand un membre de la famille s'est félicité de ce que ses "frères musulmans" venaient d'accomplir. On m'a reproché ce jour là d'avoir quitté la pièce en claquant la porte. "Ce n'était pas la peine de claquer la porte" m'a-t-on dit.
J'aurais dû hurler, crier mon indignation. Je n'ai jamais oublié ce moment, qui aujourd'hui résonne trop fort pour que je me taise encore.
Que de temps perdu. Des années d'angélisme. Il est bien tard pour s'étonner et prendre des airs outrés.
J'ose croire que la marche de dimanche a été un réelle prise de conscience citoyenne, mais je n'en suis pas sûre.
Nous avons trop longtemps fermé les yeux, et surtout les oreilles.